Ce qui frappe dans ses chansons

Les chansons de Balavoine, c'est bien sûr un tout : mais à force de les écouter, je remarque que ce qui m'a frappée au coeur tient parfois à quelques points qui participent à la magie de son répertoire...

Emotion, timbre, aisance et liberté de la voix, bien sûr ! Ca prend au coeur d'emblée et ça compte pour beaucoup dans l'attachement qu'on a pour ses chansons.
On remarque aussi une mélodie très lâchée, et souvent inattendue, qui fait beaucoup dans l'énergie des chansons. "Lucie", "Soulève-moi", le début de "Frappe avec ta tête", "Un enfant assis...", "Promenade", "Elu par les boeufs" et bien d'autres : difficile de prévoir où va nous emmener la phrase musicale quand on découvre ces airs...

Souvent c'est même la structure qui est surprenante : toujours fluide et aidée par la voix, elle prend un chemin qu'on n'attendait pas toujours, et garde rarement la structure "habituelle" des chansons (refrain, couplet, refrain, couplet,1 pont...). Je pense par exemple à "Revolucion", "Frappe avec ta tête" ou "Pour la femme veuve..." qui cassent net la structure de départ pour partir sur un autre thème pour la seconde moitié de la chanson; Ou simplement au "Chanteur", qui commence aussi habituellement mais s'emballe ensuite sur la répétition de cette montée aigüe tout en désespoir, et s'y accroche en oubliant carrément la ballade du début...

Les paroles, c'est une autre histoire : c'est tellement fort et simple à la fois, et lié à la personnalité de cet Homme au coeur à vif... qu'une énergie violente d'amour est là, toujours à fleur de peau. Les images fortes vous secouent, à peine cachées, suggérées par les mots justes. Il y en a tellement, j'ai en tête ce "noyé par les bulles rouges", une image qui vous hante longtemps après la chanson... il ne dit pas sang, il ne dit pas torture mais c'est pire car l'absence de ces mots nous dit l'interdit, le totalitaire qui sévit sans procès, clandestin, loin des regards. Tout ça sur un un air si doux, retenu, au début presque apaisé en apparence...

Pour le rythme et l'orchestration, l'évolution a été telle entre des albums comme "Simon et Gunther", et "Sauver l'amour", que pour moi c'est moins évident de mettre le doigt sur des points partculiers qui font que l'alchimie fonctionne à merveille... Si certains se sentent d'en parler, foncez

Alors là chapeau ! Qu'ajouter à cela ?! Anlor, j'ai été subjugué par ce récit ! Quelle force d'expression, quelle justesse dans tes propos, c'était magique !

Je vois que Daniel t'inspire énormément et j'avoue honteusement ne m'être jamais posé de telles questions...

ah bin merci Dam's, ça c'est sympa !

Oui, Daniel m'inspire, et comme je l'écoute beaucoup en ce moment, ça me laisse le temps de cogiter...
C'est même pour ça que je pointe mon nez sur ce forum, pour répondre à la frustration d'apprécier autant un artiste et de ne pas pouvoir en parler autant que je le voudrais à d'autres de peur de les soûler... Au moins vous, vous pouvez zapper mon post si ça vous emm#%@rde

Arboricool a écrit:

C'est même pour ça que je pointe mon nez sur ce forum, pour répondre à la frustration d'apprécier autant un artiste et de ne pas pouvoir en parler autant que je le voudrais à d'autres de peur de les soûler... Au moins vous, vous pouvez zapper mon post si ça vous emm#%@rde

Oh mais voyons, au contraire, cela ne nous soûle pas ! En général, lorsque l'on partage une passion commune, les conversations sont plus riches et pleines de sens et d'intérêt. Ce qui n'empêche pas bien sûr de découvrir d'autres passions que les siennes

Mais lorsque toi ou les autres parlez de Daniel, je suis toujours à l'affût, car je trouve important d'élargir son analyse propre à son sujet

Arboricool a écrit:

Les chansons de Balavoine, c'est bien sûr un tout : mais à force de les écouter, je remarque que ce qui m'a frappée au coeur tient parfois à quelques points qui participent à la magie de son répertoire...

[...]

Pour le rythme et l'orchestration, l'évolution a été telle entre des albums comme "Simon et Gunther", et "Sauver l'amour", que pour moi c'est moins évident de mettre le doigt sur des points partculiers qui font que l'alchimie fonctionne à merveille... Si certains se sentent d'en parler, foncez

MAIS JE T'ADORE!!!!

Oui enfin, je vais m'expliquer. En pseudo musicologue, et musicien traitre qui tourne le dos à la pratique pour vendre au grand public, enfin, en connaisseur qui a plongé dans Beethoven comme dans Boulez, j'ai toujours constaté que la variété française doit vieillir comme le vin pour etre a peu près apprecié. Actuelllement, malheur a qui critique Piaf ou Becaud. Et c'est pareil d'ailleur avec Daniel Balavoine. Deja, depuis mon plus jeune age, il fallait pas le critiquer. Et actuellement, plus personne ne s'y risque. ET pourtant, à l'epqoue, ce n'etait pas l'unaminité (ca s'ecrit comment??).

Pour Simon et gunther, on lui a reprocher de faire un album trop ambitieux mais de ne jamais avoir reussi a faire un seul tube! Encore que l'orchestration etait encore assez frequente à l'epoque, mais moins souvent d'un petit nouveau qui ne s'etait pas encore fait un nom...

Quand on joue ses partitions, par rapport a Goldman par exemple, on remarque, surtout pour quelqu'un qui s'est mis tard à la musique, une extraordinaire recherche. Ca module souvent, les accords ne sont pas ceux qu'on attendait, et la melodie la dessus reste chantante. Oui Daniel casse les codes, ou plutot, reussi a ecrire sa propre musique dans son style!

Sauvez L'amour, justement, redevient un peu plus simple dans l'ecriture. Mais l'interet est ailleurs. Avec 4 tubes, monuments de la chanson française (c'est dire si ca marche) sur neufs chansons, on sait bien que la, ce sont les paroles et les arrangements, plus synthétiques, robotiques qui prime sur l'ecriture musicale a proprement parler. L'ambiance est quand meme la. On ne chante pas l'enfant assis attend la pluie sur un air doux et chantant!
Mais bon, glorifier les arrangements de Daniel, ce serait erroné. Cela tient à l'alchimie exeptionnele de ses musiciens. Chacun arrangeait sa partie, donnait le meilleur de soi, a partir de cassettes ou Daniel avait enregistré le "squelette" de sa chanson. Mais ca marche aussi bien qu'un Brassens qui n'a pas evolué dans son accompagnement et qui est resté le meme d'un bout à l'autre.
Le seul album, que je trouve plus faible reste Face amour..., je pense qu'il a un peu manqué de quelque chose... Mais ca tient plus des chansons, qui, avec le recul, sont un peu plus faible par rapport a d'autres monuments qu'il nous a laissé! Sauf Rougeagevre, ca va de soi...

andromede a écrit:

ce n'etait pas l'unaminité (ca s'ecrit comment??).

Unanimité



Sinon, une fois de plus, j'adore ton analyse

Dans "Face Amour, Face Amère", j'adore également le titre éponyme personnellement J'en oublie peut-être, mais je poste rapidement...

andromede a écrit:

la variété française doit vieillir comme le vin pour
etre a peu près apprecié. Actuelllement, malheur a qui critique Piaf ou
Becaud. Et c'est pareil d'ailleur avec Daniel Balavoine. Deja, depuis
mon plus jeune age, il fallait pas le critiquer. Et actuellement, plus
personne ne s'y risque. ET pourtant, à l'epqoue, ce n'etait pas
l'unaminité

Je n'y avais pensé mais maintenant que tu le dis, c'est vrai que c'est frappant ! Le vin se bonifie avec le temps, mais avec les monuments de la chanson française on peut penser que ce sont les oreilles qui apprennent lentement à apprécier, puisque la musique, elle, ne bouge pas Mais l'épreuve du temps nous dit par contre si une chanson "vieillit" bien ou si elle prend des rides, trop ancrée dans son époque pour parvenir à une dimension plus intemporelle...

Citation :

Quand on joue ses partitions, par rapport a Goldman par exemple,
on remarque, surtout pour quelqu'un qui s'est mis tard à la musique,
une extraordinaire recherche. Ca module souvent, les accords ne sont
pas ceux qu'on attendait, et la melodie la dessus reste
chantante.

C'est exactement ce que je voulais dire! Que ce point soit perçu ou reste inconscient, ça participe à mon avis vraiment à rendre ses chansons attachantes et marquantes, car différentes des standards. Effectivement, penser en plus qu'il s'est mis "sur le tard" à la musique, même s'il avait ça dans le sang depuis gamin, ça force vraiment l'admiration.

Citation :

Sauvez L'amour, justement, redevient un peu plus simple dans l'ecriture

C'est marrant car en écrivant mon premier post sur ce sujet, j'ai réalisé que bien que Sauver l'Amour soit un album que j'aime beaucoup, je n'en avais cité à peu près aucun titre... Je pense en effet qu'ils se rapprochent plus des schémas habituels des standards, la force des paroles, l'innovation (le fameux FairLight...) et l'inspiration en plus. C'est sans doute avec ces ingrédients que cet album se démarque et a généré des tubes... dépassant le phénomène malheureusement engendré par la disparition de Balavoine à peine 3 mois après la sortie de l'album, car si ce n'était que ça on les aurait aujourd'hui oubliés, et on n'entendrait pas au moins quotidiennement l'un d'entre eux à la radio

dbalavoinedams a écrit:

Dans "Face Amour, Face Amère", j'adore également le titre éponyme personnellement

Et ajoute le titre Dancing Samedi qui, s'il a un peu vieilli (surtout dans quelques expressions), reste une belle mélodie, un rythme qui accroche et une belle métaphore de la politique de l'autruche et de nos faiblesses, face à un monde dur et parfois inhumain, qu'on n'a pas toujours de courage l'affronter... fermer les yeux c'est tellement plus facile, et on peut rester léger...

@llez bonne soirée !

Les grandes chansons sont souvent hors du temps. Regarde l'hymne à l'amour de Piaf, La Boheme d'Aznavour.
Compare ca à Souvenirs, souvenirs de Johnny.

Il y en a deux qui restent un peu intemporels, ou qui peuvent encore etre réactualisé. Celle de Johhny se voit sous un oeil rétro et nostalgique, parce que ciblant une génération precise.

La seule exception est la chanson qui est ancré dans son epoque mais qui sait bien la synthetiser. Celle ci peut passer les periodes... Genre Cette année la, ou Rock Collection de Voulzy

Bien vu, ça me semble très juste (quoique Rock Collection, j'en ai VRAIMENT trop soupé... elle me sort par les yeux!!! :affraid: )

J'ai relu par hasard ce matin une interview de Cabrel s'exprimant sur Balavoine, et il synthétise bien ce qu'on disait au début de ce sujet, concernant sa créativité en matière de composition :

"Balavoine m'intéressait parce que c'était un créatif. Quelqu'un qui se
remettait plus ou moins en question à chaque album. Il avait une
inventivité extraordinaire. C'était un chanteur installé, il aurait pu
se laisser aller à la facilité ; et pourtant, il n'a pas fait des
choses si faciles que ça. Il était courageux, dans sa carrière comme
dans la vie."

Enfin c'est beaucoup plus éludé que ce qu'on disait nous, mais je trouve qu'on ressent à travers ce qu'il dit, la fascination pour cette remise en question musicale permanente...

Je trouve que chaque album se distingue du precedant. Aucun ne se ressemble vraiment. Meme les lives ont leur interets!

+1 Dédé

Il s'est remis en question à chaque album, il a toujours cherché à se perfectionner, à changer. Pour ne pas lasser ou pour sa satisfaction personnelle ? Les deux sans doute

dbalavoinedams a écrit:

Pour ne pas lasser ou pour sa satisfaction personnelle ?

Certainement, surtout pour sa satisfaction personnelle. Il était si fier de son dernier album...

Mais aussi peut-être pour toujours mériter l'estime de son public, pour prouver la créativité et la vivacité de la chanson en France, pour creuser davantage dans ses sentiments à vif et interpeller, susciter des réactions et toujours surprendre...

Arboricool a écrit:

dbalavoinedams a écrit:

Pour ne pas lasser ou pour sa satisfaction personnelle ?

Certainement, surtout pour sa satisfaction personnelle. Il était si fier de son dernier album...

Mais aussi peut-être pour toujours mériter l'estime de son public, pour prouver la créativité et la vivacité de la chanson en France, pour creuser davantage dans ses sentiments à vif et interpeller, susciter des réactions et toujours surprendre...

Rien à ajouter, tu as tout dit

De chaque artiste que j'apprecie, j'attends toujours autre chose tout en demandant a avoir la meme chose... Sans la part de l'artiste qui fait qu'il est lui-meme....

andromede a écrit:

De chaque artiste que j'apprecie, j'attends toujours autre chose tout en demandant a avoir la meme chose... Sans la part de l'artiste qui fait qu'il est lui-meme....

moi avoir encore pas compris mais c'est pas nouveau, quant à toutes vos suggestions sur les albums de Daniel, chapeau je ne saurais pas mieux dire, ah si peut-être que Daniel cherchait à évoluer pour ne pas aussi lasser ses musiciens

Moi je crois avoir compris (en tout cas j'ai trouvé un sens qui me convient à la phrase ) mais je laisse son auteur expliciter lui-même si besoin !

Je pense aussi aux projets de Daniel de "recommencer" l'aventure outre-Manche... encore une façon de se remettre en question, de reconquérir un public nouveau en se mesurant à d'autres critères... relancer la mise pour ne rien considérer comme acquis !

Arboricool a écrit:

Je pense aussi aux projets de Daniel de "recommencer" l'aventure outre-Manche... encore une façon de se remettre en question, de reconquérir un public nouveau en se mesurant à d'autres critères... relancer la mise pour ne rien considérer comme acquis !

Ce qui renforce sa réplique célèbre : "Ce que je redoute le plus, c'est que ma carrière s'arrête avant que j'ai eu le sentiment d'avoir fini de progresser." (durant l'émission 'Découvertes TF1', présentée par Patrick Sabatier, en 1980)

mais c'est aussi le fait que les médias ne le considéraient pas qu'un rockeur, c'est ce qui l'a blessé le plus alors avec ce nouveau groupe il aurait pu enfin faire la musique qu'il voulait !

Bijou83 a écrit:

mais c'est aussi le fait que les médias ne le considéraient pas qu'un rockeur, c'est ce qui l'a blessé le plus alors avec ce nouveau groupe il aurait pu enfin faire la musique qu'il voulait !

Si je me souviens bien c'était même plus fort que ça : il disait toujours que les journalistes critiquaient le rock français et les voix "haut perchées", alors que chez les américains ou anglais, ça passait très bien (Supertramp, Queen...). Du coup lui est venue l'idée de chanter en anglais, avec des musiciens anglais et dans un studio anglais, afin d'être enfin reconnu en tant que rockeur. Du moins c'est ce qu'il espérait, rien ne garantit que cela se serait passé comme ça...

dbalavoinedams a écrit:

Ce qui renforce sa réplique célèbre : "Ce que je redoute le plus, c'est que ma carrière s'arrête avant que j'ai eu le sentiment d'avoir fini de progresser." (durant l'émission 'Découvertes TF1', présentée par Patrick Sabatier, en 1980)

Je n'avais jamais entendu cette citation. C'est vraiment terrible de lire ça... j'en ai vraiment le coeur gros, d'un coup...

Arboricool a écrit:

dbalavoinedams a écrit:

Ce qui renforce sa réplique célèbre : "Ce que je redoute le plus, c'est que ma carrière s'arrête avant que j'ai eu le sentiment d'avoir fini de progresser." (durant l'émission 'Découvertes TF1', présentée par Patrick Sabatier, en 1980)

Je n'avais jamais entendu cette citation. C'est vraiment terrible de lire ça... j'en ai vraiment le coeur gros, d'un coup...

Oui, cette réplique est terrible quand on sait ce qui est arrivé...

Il me semble qu'elle est dans le double DVD

Je n'ai jamais visionné ce DVD... il faudra que je me le procure un jour !

andromede a écrit:

De chaque artiste que j'apprecie, j'attends toujours autre chose tout en demandant a avoir la meme chose... Sans la part de l'artiste qui fait qu'il est lui-meme....

Il y a quelque chose qui fait que cet arstiste soit cet artiste. Sa personalité, sa facon d'etre, etc...

Et il y a la 2e variante, dans le style, dans l'ecriture, 'larrangement, etc... S'il trouve une bonne recette et la refait a l'infini, au debut, la recette sera génial, mais après 10 chansons dans le meme moule, crois moi, ce sera moins bien...

Et après 3 albums identiques, on sera vraiment lassé!

C'est comme quand on va manger chez la meme personne et qu'on adore sa cuisine. S'il cuit un jour des spagettis bolognaise, l'autre fois de la carbonara, l'autre fois des lasagnes, Ca passe encore... Mais s'il cuit a chaque fois le meme menu que tu adores, tu vas finir par te lasser!!!

andromede a écrit:

andromede a écrit:

De chaque artiste que j'apprecie, j'attends toujours autre chose tout en demandant a avoir la meme chose... Sans la part de l'artiste qui fait qu'il est lui-meme....

Il y a quelque chose qui fait que cet arstiste soit cet artiste. Sa personalité, sa facon d'etre, etc...

Et il y a la 2e variante, dans le style, dans l'ecriture, 'larrangement, etc... S'il trouve une bonne recette et la refait a l'infini, au debut, la recette sera génial, mais après 10 chansons dans le meme moule, crois moi, ce sera moins bien...

Et après 3 albums identiques, on sera vraiment lassé!

C'est comme quand on va manger chez la meme personne et qu'on adore sa cuisine. S'il cuit un jour des spagettis bolognaise, l'autre fois de la carbonara, l'autre fois des lasagnes, Ca passe encore... Mais s'il cuit a chaque fois le meme menu que tu adores, tu vas finir par te lasser!!!

Je confirme, on a beau aimé voire adoré certaines choses, ça peut vite devenir lassant à force de répétitions incessantes... C'est en effet valable pour la musique, la cuisine, le boulot, beaucoup de choses en fait ^^

Ce que je ressens quand j'écoute les chansons de Daniel, ça ne s'explique pas, tout simplement.
C'est un mélange de sentiments égarés et de rêves que je ne pourrai jamais toucher du doigt qui me viennent à l'esprit.
Ses chansons ont transformé mon adolescence...

C'est bête à dire comme ça, mais c'est un peu la vérité.
Mais bon, j'ai beaucoup d'autres choses dans ma vie qui me rendent heureuse. C'est un tout, et comme disait Daniel:
Je n'ai qu'une seule passion, la vie...

Ohhh, c'est romantique!